Aujourd’hui cela fait 10 ans que je suis partie en échange linguistique aux Etats-Unis, pour vivre dans une famille d’accueil en Idaho (oui moi aussi j’étais surprise) pendant 10 mois.
Quelle aventure, honnêtement.
10 ANS !!
Je recommanderais à tout le monde de tenter cette expérience unique, hors du commun, étrange et fun. Alors, pourquoi partir en échange ?
Quel genre d’échange faire ?
- Je suis partie avec l’organisme belge WEP et j’en ai été super satisfaite. Je n’ai eu aucun souci durant l’échange, cela a donc facilité les choses (WEP sont réputés pour laisser les jeunes “se débrouiller” en cas de problème). Renseignez-vous bien. J’ai adoré le voyage à New York qu’ils proposent au début de l’échange et les rencontres avec les autres étudiants belges qui partaient en même temps que moi – j’ai même gardé quelques chouettes amitiés.
- Je suis partie en 2014-2015 pour un programme USA 10 mois dans une famille d’accueil, sans choix de l’état ni de la ville où j’allais échouer. Je vous dis pas ma tête quand j’ai découvert le petit point tout en haut de la carte, dans le Pacific North West… Finalement, c’était le meilleur endroit où tomber 🙂
- Je suis tombée près de Coeur d’Alène dans le Nord de l’Idaho, un lieu entouré de montagnes, de sapins, de lacs et de grands espaces. Comment vous dire… Le cliché parfait, et qu’est-ce que c’était cool. Je n’ai jamais autant passé de temps dehors de ma vie (sad life of citadine).
- C’était 9h de décalage avec la Belgique et ce n’est pas pour les âmes sensibles qui sont fort attachées à leur chez-eux. Malgré tout, j’encourage quiconque à quitter son chez-soi et partir à l’aventure. C’est moins dur qu’on ne le croit. C’est une fameuse expérience de vie.
- A refaire j’aurais peut-être aussi apprécié le double échange Anglais-Néerlandais (6 mois aux USA et 6 mois aux Pays-Bas) histoire d’ancrer ma connaissance du néerlandais autant que l’anglais. J’étais pas mauvaise en langues et je suis revenue fameusement bilingue. Ca aurait peut-être changé mon expérience américaine mais pourquoi pas.
Pourquoi choisir les USA ?
On dira ce qu’on veut des Etats-Unis, mais c’est un pays fascinant, plein de promesses, diversifié (tant géographiquement qu’humainement) et où l’émerveillement et l’amusement font loi. Quoi de mieux pour les petits étudiants d’échange qui rêvent de découvrir la vie comme on la voit dans les films.
Certes les Américains sont un peu fous (et aussi un peu cons parfois). J’ai eu de la chance, je suis tombée pendant l’ère Obama, tout était assez calme. Mais les gens sont d’une gentillesse sans égale. Ils accueillent n’importe qui à bras ouverts, discutent, partagent et rient. La vie est simple, plus centrée sur leur communauté et leur vie locale, moins tournée vers l’international (ça donne quelques clashs de valeurs par contre), plus consumériste mais aussi plus rythmée par le confort et la convenience.
En exclu, je vous retrouve un extrait de mon blog de l’époque (ou mon journal ? je ne sais plus) :
Quand on fait un échange linguistique aux Etats-Unis, ou même un simple voyage, il faut s’attendre à être littéralement submergé et envahi par les clichés en tous genres qui ont bercé notre illusion américaine. Comprenez par là : tout ce qu’on vous a raconté à propos des USA s’avère vrai, ou presque.
Je suis susceptible de vous faire un article pour chacun des clichés que je citerai ici mais oui, tout est beaucoup plus grand aux US, des paysages aux frigos (ça doit être leurs miles et inches, ça les perturbe… ou alors tout est conçu pour les obèses ?). L’école est à quelques détails près comme dans High School Musical. Non, les élèves ne dansent pas sur les tables au lunch, oui il leur arrive de peindre en classe ou de supporter l’équipe de basket comme des demeurés. Un certain pourcentage de la population est tourné vers la religion à l’extrême, comprenez messe en latin, jupes toute l’année, pas d’Harry Potter au programme (ça serait du blasphème vous comprenez…). Le pain est en réalité de la brioche toute molle (ô baguette je rêve de toi toutes les nuits) et le fromage frais me manque diablement (ô délicieux tomme de montagne, chèvre, comté,…). Les gens sont nettement plus ouverts – oui, la caissière du Fred Meyer peut te raconter comment elle a perdu son enfant deux semaine auparavant et essaie d’économiser pour envoyer à l’université dans quinze ans son premier fils qui a 5 ans aujourd’hui, tout ça en emballant tes courses dans des sacs plastiques non recyclables. Non mais par ouverts, je voulais aussi dire qu’ils sont plus souriants et curieux envers les étrangers de passage (mais pas les immigrants… rire jaune), et t’accueillent bras ouverts dans leur pays de la liberté et des hamburgers graisseux.
So brace yourselves : les Etats-Unis sont bien ce qu’ils vendent au monde. Tant mieux, après tout ! Autant ne pas être totalement dépaysé et déçu par un pays qui promettait tout mais ne donnait rien de tout ça… Et pour ma part, expérimenter les clichés est l’une des choses les plus amusantes qui soit. Presque aussi amusante que de démentir les clichés qu’eux ont sur l’Europe / la Belgique. Oui, les gens en Belgique se rasent. Oui, nous avons bien des micro-ondes et des arbres. Non, l’esclavage n’est plus en vigueur. Oui, le chocolat belge est bien le meilleur du monde. Non, je ne vois pas la tour Eiffel depuis ma chambre. Oui, les frites sont bien belges et non françaises (grr).
Pourquoi “perdre” un an ?
La classique. A l’époque j’avais préparé un powerpoint (future consultante) pour convaincre mes parents de la valeur ajoutée d’un tel projet. J’ai toujours bien aimé profiter de la vie. C’était l’expérience idéale. L’année n’est jamais perdue. Que ce soit niveau langue ou apprentissage de la culture, mais aussi simplement humainement, mentalement : on apprend beaucoup de soi et des autres. On vit une autre vie dans l’espace de quelques mois… Tout le monde devrait vivre ce genre d’expérience !
J’ai retrouvé un extrait écrit par la petite Romy de 18 ans (plus si petite d’ailleurs) qui s’apprêtait à partir :
Après tout, c’est peut-être un an de perdu, comme disait mon papa, mais cette année-là une fois qu’elle sera passée elle sera à tout jamais perdue. Ca n’a pas de prix.
PS: il va de soi que mes parents ont changé d’avis et m’ont supportée à 100% dans cette aventure une fois que je les ai convaincus 😉
A refaire ?
Oui, 100%. Cette expérience m’a changée à jamais, c’est sûr. Premièrement, parce que je suis la fille très chiante qui parle franglais depuis 10 ans et ne sait pas rencontrer une nouvelle personne sans mentionner cet échange dans les dix premières minutes de conversation. Deuxièmement et plus sérieusement, parce que ça a ouvert mes yeux sur le monde, sur d’autres cultures, sur d’autres gens et d’autres modes de vie. Alors oui, on le voit sur Instagram ou à la télé. Mais quand on est confrontés en vrai, face à face avec des gens qui sont diamétralement opposé à nous, c’est autre chose. C’est une belle épreuve de tolérance, on apprend le débat sain et intéressé, on découvre d’autres points de vue qu’on ignorait. On teste des choses qu’on aurait jamais pensé essayé. On découvre des nouvelles saveurs, des nouvelles couleurs. Attention ça vire à la poésie. Je m’arrête là avant de vous assommer. Happy 10 years young traveling Romy 🙂
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